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Tarek

C’est en 2014 que Tarek fait le choix de quitter Alep, l’une des villes les plus touchées par les violences de la guerre en Syrie. Il laisse derrière lui sa famille, son travail et tout ce que lui était familier. Marié, et au vu de la dangerosité du voyage à venir, il décide d’effectuer le voyage seul, jugeant plus sûr que sa femme le rejoigne par la suite via la procédure de réunification familiale dans leur futur pays d’accueil.

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Au début, ils font le choix de la Turquie, pays voisin qui accueillait déjà un grand nombre de réfugiés syriens. En Turquie, Tarek rencontre énormément de difficultés pour s’intégrer, et particulièrement pour trouver un travail. Jusqu'au 15 janvier 2016, la Turquie (qui accueillait déjà près de 2,5 millions de réfugiés syriens) ne leur accordait pas le droit de travailler. Ainsi, ces derniers étaient contraints de travailler dans l’illégalité contre des rémunérations d’un montant dérisoire. Après avoir passé un an dans ces conditions, il décide de partir vers l’Europe.

Comme beaucoup d’autres réfugiés et migrants, le manque de voies d’accès légales dans le continent européen, a poussé Tarek à faire appel à un passeur pour arriver en Europe, en traversant la mer méditerranée. Après des jours de traversée, il arrive enfin sur les côtes grecques d’où il recommence son périple pour arriver, fin 2015, en France.

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Une fois à Lyon, c’est à travers les réseaux sociaux que Tarek découvre l’association ActForRef et qu’il prend contact avec sa présidente, Gaëlle Gormley. Le soutien et l'accompagnement d'ActForRef tout au 

« J’ai vécu un des moments les plus difficiles de ma vie lors de ce voyage… C’était très difficile de me retrouver en plein milieu de la méditerranée, sans savoir si je réussirais ce voyage ».

long des démarches administratives de sa demande d’asile lui ont été essentiels, notamment en raison de la barrière linguistique. De plus, n’étant pas considéré comme prioritaire pour les centres d’hébergement et connaissant personne à Lyon, c’est grâce au réseau bénévole de l’association que Tarek a toujours pu avoir un toit sur sa tête :

« Les premiers mois, j’ai dormi partout à Lyon, là où on pouvait m’héberger ».

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Après environ dix mois d’attente, Tarek obtient enfin son statut de réfugié, grâce auquel il peut commencer la procédure de réunification familiale qui lui permettra de faire venir sa femme, toujours à Alep. « Ils pensaient que les procédures [de demande d’asile] prendraient moins de temps, mais elles ont mis très longtemps et le stress était important pour eux du fait qu'Alep était une ville très dangereuse pour elle », explique Gaëlle Gormley.

 

Fin 2017, tout semble aller pour le mieux. Après presque trois ans et demi de séparation, sa femme a enfin pu le rejoindre à Lyon et, grâce à son titre de séjour, Tarek a pu trouver un travail en tant que professeur d’anglais, ce que lui a permis par la suite de louer son propre appartement. En plus de cela, il est devenu membre bénévole à ActForRef où il participe aux missions d’accompagnement, d’orientation ou encore de levées de fonds de l’association. Néanmoins, il n’oublie pas ses concitoyens. Il regrette la situation de ceux qui se trouvent encore en Syrie, coincés au milieu du conflit armée, ou encore de ceux vivant dans des camps de réfugiés, dans la précarité et l’incertitude.

 

- Par Gabriela Galindo -

© 2018 - Laurenda Aïhou, Morgane Charriere, Arnaud Jean Eudes Dossou-Yovo & Gabriela Galindo

Image de fond: Photographie de Lyon                   Paolo Margari 2016

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